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Le Cambodge avec Quentin
10 septembre 2015

Etape 7 Environs de Battambang / Battarang

Bien remplie! C'est, en 2 mots la meilleure description de cette journée.
Celle ci commence par la location de scooter. Aujourd'hui on part explorer les environs de Batarang. On part vers le nord où le lonely planet nous indique une très ancienne usine Pepsi désaffectée. On la dépasse, demande le chemin, la redépasse vers le sud, re rebrousse chemin puis demande à un jeune homme qui nous montre le gros chantier de travaux d'en face... Echec. Ce n'est pas grave car, à coté, se trouve une ferme de crocodile. On y va, on passe le portail, on avance, on se retourne, on décide de suivre le chien et un enfant de 10ans vient nous montrer le chemin. Nous voila donc rapidement suspendus sur une plateforme de 70cm de large, au dessus de cages de 20-30m², remplies de reptiles de 2 à 4m de long sur le bord et dans l'eau. Certains ne dépasse de l'eau qu'au niveau des yeux. La plupart sont aussi immobiles qu'une branche d'arbre. Parfois, l'un d'eux s'énerve et se met à courrir pour traverser la pièce en 2 secondes, ce qui agite momentanément les autres. Certains restent la gueule grande ouverte. Globalement, tous nous provoquent une angoisse intense. Ces bébêtes, aux allures de dinosaures, peuvent tuer un homme. On est content d'être à 2m de hauteur.

L'étape suivante nous mène au Bamboo train. Aujourd'hui c'est une animation touristique, mais il n'y a pas si longtemps, les transports de marchandises passaient aussi par là. On monte donc sur une plate-forme de 1,5 x 3m, en bamboo, avec un moteur à l'arrière. Notre chauffeur, qui doit avoir 14-15 ans, démarre le moteur et nous sommes partis. On accélère progressivement et chaque jonction entre 2 rails se fait entendre autant qu'il se fait sentir. On accélère encore et je pense qu'on atteint bien les 30km/h. Si près du sol, sans ceinture de sécurité ni rien, la vitesse se fait ressentir. Tout à coup, un autre train apparaît au loin. Vu la vitesse à laquelle il grossit dans notre champs de vision, il n'y a pas de doute: il vient dans notre direction. Le chauffeur accélère, Quentin sourit, je prie pour ma vie. Il finit par ralentir qu'au dernier moment. On est face a face, il n'y a qu'un rail, le "capitaine en short" nous demande de descendre. On s'execute. le capitaine du train adverse descend aussi et ils se placent de part et d'autre de notre train et ils comptent jusqu'à trois, le train est démonté... Ils posent la structure puis chacun attrape un essieu. L'autre passe et notre train est remonté en 15 secondes derrière. On remonte et on est reparti. Le vent nous emporte les cheveux, quelques branches qui tentent de reprendre les lieux nous fouettent le bras ou le genou, un papillon multicolore essaye ça et là de traverser la voie. On fait encore quelques arrêts pour croiser un train. Quentin soulève un essieu et le repose rapidement. Je tente de l'imiter et comprends qu'il est très fort pour masquer les efforts sur son visage. Ce truc pèse une tonne! Au bout du chemin on est invité à s'assoir dans la boutique souvenir pendant que notre pilote mange. Des fillettes de 7 et 11ans nous abordent pour essayer de communiquer dans un anglais étonnamment correct. On apprend à compter jusqu'a 10 en khmère. Rapidement elles nous demandent d'acheter un bracelet et on refuse. Le retour est plus rapide car on croise moins de gens à cette heure.

Justement, on se dirige vers un restaurant Indien, où l'on prend le temps d'apprécier un thali chacun tellement copieux qu'on est obligé d'en laisser un tiers dans l'assiette. Sieste à l'hotel? Pas du tout! On a 20km de route pour Phnom Banan.
J'avoue que nous avons choisi cette destination surtout pour son nom...
La route c'est simple: on suit le fleuve. Donc on suit le fleuve. Il est juste à coté. On ne peut pas se planter. On suit le fleuve. Tient? Le chemin se transforme en chemin de terre. Pas étonnés, on suit le fleuve.... "Et là?" A gauche, le fleuve, à droite une vache, en face, une maison de bois et de tole gardée par une femme d'age mur qui nous regarde en rigolant... On fait demi tour, on trouve le chemin et on trouve finalement le temple de Phnom Banan.
Comme indiqué sur le plan, l'hotesse nous vend 2 tickets et nous montre un grand escalier. Il nous faudra gravir 358 marches pour voir le temple. Je rappelle qu'en ce début d'après midi, le soleil nous impose un bon 35°C, que les marches c'est pas du Lapeyre (Y en a pas 2 pareilles: une petite marche, une grande, une inclinée, une cassée puis 2 tordues...), et que je suis poursuivi par un gamin avec un éventail. Au début je trouvais ça mignon mais ça n'a pas duré longtemps. En fait des enfants poursuivent les touristes en leur faisant du vent pour espérer gagner quelques riels. Non sans mal on arrive au sommet où le temple se révèle enfin. S'il ressemble pas mal aux autres temples de l'époque pré Angkorienne, il est surtout situé sur une colline assez en hauteur, d'où on voit les plaines et les rizières s'étendre à perte de vue.
Lors de la descente, je décide que c'est trop facile et me tors la cheville sur la 5e marche... Je descends en adoptant une position antalgique qui me permet d'oublier un peu l'effort. En bas, on se récompense de l'effort par un jus de sucre de canne qui nous réhydrate efficacement. (Enfin... on en est quand même à 4,5l d'eau par jour à 2...) Au moment de repartir, je ne trouve pas les clés du scooter, je m'approche et me rassure en le trouvant toujours à sa place. En me voyant, l'hotesse nous fait signe et nous tend la clé qu'on avait apparemment oublié sur le compteur. Oops et Ouf...

On part pour Phnom Sempeau. On a 10km et le ciel ne nous dit rien qui vaille. C'est parti pour une course avec les nuages dans des petites rues en terre, à slalomer entre des trous meurtriers et à fuire des nuages qui s'aprètent à les cacher dans une flaque uniforme. Malgré tout, on s'arrête 2 ou 3 fois pour prendre des photos de ce paysage magnifique que nous avions vu des hauteurs de Phnom Banan quelques minutes auparavant.
Sur le chemin, on croise une charrette qui transporte 30 sacs de 40kg de riz et a coicé une roue dans l'un de ces trous. On s'arrête pour aider les 5-6 cambodgien qui tentent de la sortir de là. Sans succès. La charrette est trop lourde et il faudra enlever la cargaison. Un rapide coup d'oeil vers le ciel démotive notre élan de solidarité et nous repartons sur le chemin.
On finit par arriver sur le site de phnom Sempau et on voit en hauteur une tête de bouddha géante, ça doit être là. On monte donc à nouveau l'équivalent de 2-3 étages sur un "escalier" fait d'armatures en fer. Heureusement, on n'a pas le vertige. La tête est énorme et la vue, à nouveau intéressante. Avant de redescendre, on laisse passer un cambodgien en short - marcel sals qui vient s'assoir devant la tête pour poser deux brins d'encens.
En fait ce n'était pas là. On continue et la pente s'intensifie. Le scooter est puissant mais il commence à rouspéter. Pour certains passages, on prend même un peu d'élan. En fin de compte, on arrive sur les hauteurs, devant un temple magnifique, avec des sculptures peintes, des fresques murales et une vue à couper le souffle. On croise quelques moines mais beaucoup de touristes. Et ça se comprend.
On redescend et trouve un spot, au milieu des touristes, pour admirer le spectacle. En effet, chaque soir, à la même heure, un nuage de chauve souris sort de ce que nous avons baptisé la Batcave (réference à Batarang...) pour aller chasser le moustique.
Il est 17h40, les moustiques commencent effectivement à nous tourner autour, la Batcave commence à s'agiter. 1 minute plus tard, des milliers de chauves souris sortent, en empruntant le même couloir, pour disparaitre derrière nous. Le flux est rapide et continue pendant 30 minutes avant qu'on décide d'abandonner. Quelle est la capacité de cette grotte? Je ne le saurait jamais, mais aujourd'hui j'ai bien vu plusieurs centaines de milliers de bats sortir en file indienne pour aller manger.

A nouveau c'est le ciel qui nous pousse à reprendre la route. En effet, s'il a finalement été clément pour la pluie, la nuit n'est pas une option. A court d'essence, nous nous arrêtons dans une station et bloquons le contact en tentant d'ouvrir la jauge à essence. 2 cambogiens et 2 cambodgiennes nous viennent en aide pour débloquer le bouchon à essence, nous montrent le bouton des phares et nous repartons sous ce que nous identifions comme des moqueries de nos sauveurs qui nous regardent partir en rigolant.
Heureusement, la route est bonne et la nuit tombe vraiment quand on arrive en ville, avec le retour des lumières. Nous décidons de retourner au végétarien qui nous a bien plu. Celui ci est fermé et nous descendons la ville en guettant un restaurant ouvert. Sur le chemin, la ville s'éteint complètement et on se dit que cette coupure générale d'électricité est surement responsable de la fermeture de la plupart des resto que nous croisons. Après quelques minutes, le courant semble être au moins partiellement revenu. On s'arrête près du centre ville et se laisse séduire par une toute petite enseigne où l'on n'identifie sur la devanture que "chinese noodle". Je prends des végétariennes, Quentin des boeufs plus une assiette de raviolis qu'il finit avec difficultés. On paye 3 dollars puis on rentre se reposer à l'hotel autour d'une bière bien méritée. Le rythme peut enfin ralentir, là on a tout donné.

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