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Le Cambodge avec Quentin

16 septembre 2015

Etape finale: Tout ce qui a un début a une fin...

C'est un échec pour l'île lapin on va devoir trouver autre chose.
Au large de Kep se trouve la Koh Tensei, ou île Lapin, nommée ainsi pour sa forme évoquant l'annimal (enfin moi ça m'évoque plutôt une forme d'île...). Réputée pour ses plages on est venu aussi pour nous reposer un peu de ce voyage. Faute de bateau disponible à temps on change de plan.
On part plutôt pour des troglodytes renfermant un temple. Guidés par 3 enfants, Laï, Lita et Roh récite leur texte dans un anglais que l'on n'aurait osé présager vu leur jeune âge, à mesure qu'on s'enfonce dans la grotte. Les 3 mousquetaires pointent la lumière de leur lampe de poche à nos pieds pour éviter une chute. Ca et là, on identifie des rochers aux formes de crocodile, dragon, bateau ou encore une tortue (même si je trouve que celle ci avait un air de tyrannosaure...). Des statues de bouddha sont dispersées un peu partout. Dans un creux du plafond on voit quelques chauve souris se délacer. En frappant sur une stalactite, un son de tuyau résonne. A la fin de la visite guidée, on prolonge le plaisir dans une autre grotte juste pour savoir ce qu'il y a au fond. Il n'y a rien. Mais ça valait le coup, on s'est bien amusé.
On est reparti pour Kep où on décide de ne pas reproduire l'erreur de la veille: on choisit un resto chic où Quentin prend un tartare de Barracuda et moi un Cevice de Loup. Sur la table, on retrouve le poivre de Kampot et vu que c'est vendu ici comme du caviar, on en met des caisses. En même temps c'est vrai qu'il est très bon!
C'est déjà l'heure de prendre le bus pour Phnom Penh et les 4h passent plus vite pour moi et ma technologie que pour Quentin.

1 minute avant d'arriver à Phnom Penh, il se met à pleuvoir. Mais pas une pluie française où au pire on est trempé. Je parle d'une pluie de mousson avec des seaux d'eau qui nous suivent pour mouiller même à travers les vêtements, le K-way... Le sol est caché par une inondation de 30cm d'eau. Notre resto est à 2 rue et on se retrouve à ne pas pouvoir traverser la première. Eux ne semblent pas trop perturbés et ils marchent dans l'eau avec chaussettes et chaussures fermées. Pas de problème. On ne voit pas la roue avant des scooters. Pas de problème. On finit par abdiquer et un Tuk tuk nous aide à traverser la nouvelle rivière. Sur le chemin un éclair et un tonnerre arrivant en même temps me font sursauter d'un mètre. Il n'est pas passé loin. J'entends schlok à chaque pas et je n'ai pas un centimètre carré de mon corps qui ne soit pas trempé. On entre dans le restaurant nommé Houmous et on commande un wrap chacun. J'enlève mes chaussures et retire l'excédent d'eau...
La pluie se calme alors qu'on finit de manger et on se déplace vers le bar à côté. Une bière et 3 parties de billard plus tard, on décide de changer vu la chanteuse qui a mauvaise mine et la population qui commence à faire peur. On trouve un petit bar sans prétention qui nous convient mieux. On fait quelques parties de fléchettes qui s'éloignent de la cible à mesure que la soirée avance. Minuit, c'est l'heur de notre bus. En effet, on finit l'aventure en beauté avec un bus couchettes. Et pourquoi pas...
Finalement je dors pas trop mal mais la fin est plus tendue car le chauffeur conduit n'importe comment. Il accélère, ralentit, Klaxonne, coup de volant, puis il recommence... On est content d'arriver enfin à Siem Reap. Il est 7h et on a faim.
On trouve l'hotel pour Quentin et on pose les sacs avant de prendre un petit déjeuner au rez de chaussée à base de Toasts beurre confiture.
Direction le nord alors que la fraîcheur matinale de ces 35° de 9h du matin nous pousse à l'ombre. On arrive dans une des très nombreuses boutiques liées à une association caritative. Celle là propose à des handicapés et notamment sourds-muets d'apprendre la céramique. On n'est pas particulièrement handicapé mais on veut apprendre aussi. On prend donc un pass (y avait longtemps...), un tablier, une éponge, une raclette et un fil à beurre, puis on s'installe à notre poste. D'un pied, on fait tourner le plateau devant nous tandis que le prof nous montre comment réaliser un bol. Ca a l'air simple. Pourtant lorsqu'il laisse libre court à mon art, je commence à douter sur mon absence de handicap finalement. C'est pas simple mais on s'en sort pas mal. On finit par les décorer au pic en bois avant de les laisser pour la mise au four et 24h de séchage. Pas de bol, je serai déjà parti...
On passe par le marché en rentrant et je trouve une toile chez un homme que j'avais vu travailler le 2e jour de mon voyage. On avait prévu de faire un don du sang mais je me sens barbouillé du voyage et on annule. Pourquoi un don du sang au Cambodge?..... Je vous en pose des questions? Je sais pas...
Au lieu de ça, on se dirige vers un restaurant très joli, dans un jardin couvert, avec un ruisseau au milieu et des petits paravents rouges transparents pour séparer les tables. Je prends des nouilles sautées et Quentin du riz sauté, puis on choisit tous les 2 un dessert à base de riz, collant au lait de coco pour lui, en gâteau de riz caramélisé pour moi. L'occasion surtout de faire un bilan de ce voyage.

On est passé par le Cambodge au moment où il est en pleine croissance. Alors qu'on voit encore des gens utiliser l'eau marron du lac pour se laver et pour cuisiner, on croise aussi des smartphones aux mains de Khmères anachroniquement moderne... De même, de très gros travaux sont en cours pour transformer les cabanes en immeubles géants. Mais le plus étonnant, et qui entre aussi dans ce paradoxe, c'est la présence dans des villages Très en retrait, et très mal desservis, de temples magnifiques, très soignés, très colorés, dotés de statues splendides, et très bien entretenus. Au niveau de la nourriture, on s'est étonné à plusieurs reprise, alors qu'on se targue de tout avoir chez nous, de ne pas pouvoir nommer 80% des aliments de nos assiettes.
Le Cambodge est à 12000km de chez nous. C'est la même planète mais ce n'est pas le même monde.

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15 septembre 2015

Etape 11 Kep

La tenue du lendemain n'est pas sèche. Il fait 35° mais avec ce taux d'humidité, impossible de faire sécher quoi que ce soit. On enfile donc T-shirt et sous vêtements mouillés mais dans ce contexte, c'est à la fois rafraîchissant et rapidement transformé en sueur habituelle...
On loue un scooter et on est parti sur des routes en argile parfois extrêmement meubles mais en slalomant entre les trous, j'arrive à ne pas chavirer. Je remercie mes cours de moto car même si je n'ai pas le permis, mon pantalon leur doit la vie...
On arrive finalement (pas trop boueux) à la plantation de poivre.
Le poivre (pour ceux qui ne le savent pas), pousse sur des plantes grimpantes, sur de larges troncs d'arbre. Dans une plantation, ils sont remplacés par des souches ou des cylindres de brique. Les grappes de poivre sont récoltées soit jeunes (verte) puis séchées (noir) voire bouillies avant pour enlever la peau (Blanc), soit bien mures (rouge). (C'est très résumé mais ça explique pourquoi le rouge est meillleur). Sauf que au Cambodge ils ont du mal avec les panneaux donc on passe devant l'entrée sans s'en rendre compte, continue tout droit jusqu'à un long escalier qu'on décide de monter. En haut, on trouve un super hôtel avec piscine à débordement, matelas ombragés, long bar, chaises longues, vue magnifique... Mais personne. Pas un client, pas un membre du personnel, même pas au bar. On trouve un baby foot et on se lance dans une partie rythmée.
Mais c'est pas vraiment le but de notre visite, on repart à contre sens et non sans mal, on finit par trouver la boutique. On ne part pas sans acheter un peu de poivre pour tout le monde et on rentre.

En revenant, le temps de manger, il est déjà l'heure de prendre le bus. En 20min on est déjà à Kep et on n'a plus l'habitude de trajets aussi courts... Kep est une petite ville du bord de mer connue pour ses crabes (et notamment son marché aux crabes) et ses plages. On rentre d'abord à l'hôtel et reste un peu plus longtemps que prévu. En effet, après une douzaine de jour à un rythme effréné, on commence à montrer quelques signes de fatigue. De plus, Quentin a des coups de soleil partout.
On finit par décoller et sur le marché on succombe à l'envie irrépressible de goûter ces poissons grillés servis sur un bâtonnet comme une barbapapa. C'est strange mais délicieux! On continue de marcher sur le bord de mer et trouvons une plage sur laquelle nous n'avons pas trop envie de nous aventurer: le sable est blancs, la mer dégueu et il y a pas mal d'agitation. Au lieu de ça, on achète une petite canette de bière bien fraîche que nous dégustons sur un muret, en discutant tranquillement...
Pour dîner on décide de s'écarter un peu des restaurant aseptisés et hors de prix (un plat à 8$, non mais ils sont malades!!!). Sauf que de rechercher l'aventure, on ne gagne pas toujours. Ma soupe de poisson ressemble à du jus de serpillière et je ne finis pas mon plat.
La soirée se termine à l'hôtel, autour d'une table dans le jardin, à enchaîner quelques parties d'Echec.

14 septembre 2015

Etape 10 Kampot

La maison est bien loin et le voyage n'est pas fini.
On reprend la route, sac au dos, vers la première station de bus à 1,5km au nord de l'hotel. Le prochain bus pour Kampot est à 14h et il est 9h. Bien déterminés à trouver mieux, on part vers l'ouest sur 1,5km à nouveau, s'arrêtant régulièrement dans les agences de transport sur la route. Tous partent vers 13-14h et prennent 4h. On arrive enfin au dernier espoir, l'agence qui nous a pas loué les vélos la veille. Son nom: Kampot express. Après s'être goussé de ce nom et avoir sorti quelques blagues faciles, nous entrons et les hôtesses nous proposent un départ en express à 13h pour 2h de trajet. C'est mieux que rien. Mais il nous reste du temps. Nous entrons dans le grand city mall d'en face et sommes étonnés de trouvé le bâtiment à moitié fini mais pourtant fonctionnel car des boutiques sont installées là où les murs sont bâtis, le reste étant en travaux... Le financement des travaux, le projet ne sont donc viables que grace à la rentabilité des premiers commerces, permettant de finir le bâtiment ?!? On prend un petit déjeuner mais partons vite à cause du bruit. Sur la route, on trouve un Costa café dans lequel, la clim nous offre une pause de 2h bien méritée.
Le mini bus pour Kampot est confortable, on s'arrête sur une aire d'autoroute (enfin une aire de route pour être exact) où on achète des snacks à base d'algues à la tomate frites et des genre de Bamba au petits poids (qui ont plus le goût de poids chiche). Originaux mais très bons.

Arrivés à Kampot, on pose des sacs dans la chambre et on est reparti. Sur la porte de la chambre, une pancarte indique qu'il est interdit de fumer et de manger des durian. Ce fruit daube tellement qu'il est même interdit dans la chambre.
Sur la route on croise un buffle sur le bas côté de la route, bien occupé à brouter les hautes herbes. A notre approche il lève la tête sans interrompre son repas. Vu la taille de ses cornes qui dépasse celle de mon avant bras + main, on reste à l'écart.
On continue de traverser la ville en # et on s'arrête régulièrement pour prendre en photo les maisons très colorées de l'époque coloniale. Kampot est une ville très mignonne et il fait bon flâner dans ses rues.
Les ronds points sont tous très bien aménagés avec des statues géantes parfois très colorées. Mais celui qu'on préfère est le rond point du Durian où il trône telle un icône sacrée au milieu de la ville. Une dizaine de selfie plus tard, on se dirige vers un restaurant aménagé dans une maison en bois magnifique avec un escalier en colimaçon tout en bois menant à une terrasse. Je prends un curry rouge vraiment bon et on rentre faire notre lessive de la tenue du lendemain.

13 septembre 2015

Etape 9 Phnom Penh

On décide de rester un seul jour à Phnom Penh alors on a du pain sur la planche.
Phnom Penh est nommée ainsi après qu'une vieille dame (Mme Penh) ait placé des bouddha sur une plaine qui a poussé en colline. Phnom Penh signifie la colline de Penh.
Cette ville ne ressemble à rien de ce qu'on a pu voir jusqu'à présent. Les seuls gratte-ciels du pays, des chantiers énormes, les immeubles qui font tous plus de 2 étages, du béton, du bitume, des prix x2 ou 3, on est à la capitale... Selon le plan, la ville est 10 fois plus grande que Battambang et 5 fois plus que Siem Reap. On décide donc de louer un vélo. On traverse littéralement la ville pour le trouver et on s'arrète devant un temple. Ici les temples sont à l'échelle de la ville: plus grand, plus majestueux mais tout aussi beau. En passant la porte on trouve 1 cercueil entouré de 4 gardes en uniforme et tout le monde habillé en blanc. Un moine passe avec une toge blanche qui change un peu du orange habituel. La musique me parait un peu gaie pour l'occasion mais il semble que les cambodgiens appréhendent la mort très différemment. En arrivant au vélo, ils nous demandent 7$ par vélo et le passport en caution. Vu qu'on l'a laissé à l'hotel on abandonne cette idée et on décide de rentrer pour louer un scooter là bas.
Avec ce scooter à l'effigie de Winnie l'ourson, qui nous donne une classe internationale, on part à travers les rues, s'arrétant dans les boutiques qui nous intéressent, devant les statues et monuments, puis enfin au palais royal. Celui ci est fermé le matin et on change de plan. Avant de reprendre le scooter plusieurs tuk tuk nous proposent de nous emmener aux killing fields pour tester des vraies armes à feu. Genre "Mettez vous dans la peau d'un Khmère rouge qui tuaient des innocents. youpi!!!" (En 2 mots, les Khmères rouges sont des communistes, extrémistes, qui en 4 ans au pouvoir ont exterminé tous les moines et les nones bouddhistes, les intellectuels et beaucoup de monuments très anciens.) On refuse catégoriquement de s'approcher de ces lieux de tragédie et on continue. On pose le scooter sur le bord de la rivière et on continue à pied. Ici comme partout au Cambodge, des boutiques vendent des produits fabriqués par des gens pauvres ou malades ou handicapés ou victimes d'agression... On flâne un peu dans ces rues jusqu'au midi où on s'arrête dans un restaurant à la climatisation salvatrice. Je commande une soupe de riz aux légumes très bonne mais un peu fade. Celà dit, ici c'est leur petit déjeuner...
En sortant on prend une glace. Si Quentin reste sur un classique framboise-praline, moi je m'aventure plutôt sur un Jack fruit-Gingembre sésame noir. Le Jack fruit c'est comme un Durian mais en plus grand, plus petits pics et moins d'odeur... C'est original mais très bon.
On reprend le scooter direction le musée national. Là un ensemble des plus belles statues retrouvés dans les temples de l'époque Angkorienne nous donne une idée de la beauté que ça pouvait représenter.
Sur un écran, une représentation 3D de la ville autour d'Angkor Vat nous aide à comprendre comment ce lieu, qu'on voyait comme un lieu de pèlerinage, devait en fait être beaucoup plus intégré dans la ville. (Un peu comme Notre Dame de Paris...) Ca devait vraiment être magnifique!!
On descend vers le Sud au marché Russe. Il reste 25min avant la  fermeture, on n'est pas large. Ici tout est moins cher, Lonely Planet parle de 10% du prix qu'on aurait payé chez nous et il a raison. On trouve des souvenirs, on achète des fruits et on part. On fait encore les quelques boutiques caritatives alentours, puis on rentre à l'hotel avec les premières gouttes de pluie.
Dans le hall de l'hôtel, on épluche avec notre nouveau couteau les fruits dont on ne connaît même pas le nom. Le premier est extrêmement amer, tellement que je dis à Quentin de ne pas manger la partie blanche car ça ne doit sûrement pas se manger. Il prend un bout de rouge et fait la même grimace que moi. En fait c'est la partie blanche qui se mange. On finit par un fruit du dragon délicieux. Alors qu'on était encore en train d'éplucher un genre de letchi poilu qui ressemble beaucoup trop à une couille, des trombes d'eau tombent devant l'hotel. Rapidement, un homme vêtu uniquement d'un boxer gris sort et fabrique un barrage à l'entrée avec des sacs de sable.
Pour manger, on décide de sortir se faire un barbecue. En effet il y en a vraiment beaucoup à Phnom penh et à  Siem Reap donc c'est très typique. Quentin commande du boeuf, des calamars, des champignons et quelques légumes et on lui allume une plaque ronde de barbecue à gaz. Les serveuses viennent régulièrement l'aider à retourner sa viande mais je sens qu'il n'aime pas et se dépêche de tout retourner avant elle. De mon coté j'ai demandé du poisson et ils m'apportent un poisson énorme coupé entièrement en 2 et bien épicé. Je lutte pour le finir. Je laisse la tête, bien évidemment.
Sur le retour on croise une boulangerie qui sert des pâtisseries bien françaises. J'ai alors un petit moment de nostalgie en pensant à la maison.

11 septembre 2015

Etape 8 Kampong Chnang

On a tout donné et pourtant on a le sentiment de ne pas avoir tout fini. On se réveille tôt et on part explorer la ville à pied. On s'arrète pour acheter le petit déjeuner: depuis 2-3 jours, on voit dans les petites échoppes mobiles qui grouillent de partout dans toutes les villes, des petites galettes de 12cm x 3-4cm blanches, tatouées au fer rouge d'un signe chinois qui doit sûrement donner un indice sur la farce qu'il nous cache. Je ne parle pas chinois. Pour autant j'ai vraiment envie de croquer dedans. Cette galette de riz fourrée à la pâte de haricot rouge au coco (c'est à nouveau des suppositions) est un vrai régal.
Nous continuons vers le temple que nous avons raté l'avant veille. Une porte surmonté de 4 têtes de Shiva orientées dans les 4 directions dévoile une barrière de part et d'autre du chemin, constituée d'un lourd serpent de pierre supportés par une dizaine de Varas (anges) à gauche et une dizaine d'Asuras (démons) à droite. Le temple en lui même est très joli et on passe quelques temps à tourner autour.
Puis on se rend au bus qui, bien que climatisé, reste une épreuve extrêmement difficile car la chaleur est pesante. Un femme entre dans le bus avec un sac en filet de plastique, contenant quelques poules. Le 1er film est une comédie chinoise que je décide de louper pour avancer mon journal mais Quentin esquisse quelques sourires honteux. Le 2e film est un chef d'oeuvre du cinéma Thaïlandais et je m'arrête pour regarder Toni Jaa distribuer quelques baffes.
Le bus s'arrête et je tente de commander à manger sans pouvoir me faire comprendre. Ils me servent des nouilles au boeuf et je décide que c'est mieux que rien. On remonte à bord pour voir la fin de Ong Bak et tente de ne pas se dessécher sous cette chaleur étouffante.

Lorsque le bus s'arrête enfin à Kampong Chnang, c'est une délivrance. De flème, on prend le 1er Tuk tuk disponible. On n'a pas à le chercher bien longtemps car ils se battent déjà avant même qu'on soit descendu du bus. En descendant du Tuk tuk, on n'est pas plus motivé à chercher et on suit la 1re femme (une vietnamienne de 40ans) qui nous propose ses services. Enfin installés dans la pirogue, notre guide se place derrière nous pour débuter la visite de son village dans l'équivalent Cambodgien d'une gondole vénitienne. Ce village est entièrement constitué de maisons en bois, bâches et tôle, attachées les unes aux autres et flottant sur l'eau de la rivière. Cette rivière, comme les autres, montre cette couleur capuccino et sa non - transparence habituelle. Pour autant, on croise successivement des hommes et des femmes se laver tous habillés en lançant l'eau sur leur tête avec une bassine, des enfants nus qui se baignent en jouant autour d'un demi tonneau qu'ils utilisent comme bateau, un jeune adolescent qui fait la vaisselle, une femme qui plonge le bord de sa marmite pleine de riz... Je ne compte pas les lessives ni les toilettes que je n'ai pas pu observer mais clairement, le fleuve est leur seule source d'eau pour toutes ces activités.
Le village flottant est habité par des vietnamiens, essentiellement réfugiés de guerre. Le Cambodge est assez fier de pouvoir dire qu'ils n'ont pas de problème avec les immigrés. Néanmoins, sa politique est de réunir les minorités dans des villages à thème. C'est le principe même du ghetto...
Les enfants vaquent à leurs occupations, autonomes. Les plus jeunes portent une veste de sauvetage. Une enfant s'amuse avec une pirogue en portant la rame plus lourde qu'elle. La plupart nous crient "Hello!!" lors de notre passage. On apprend à répondre "Sin Tiao" en vietnamien. Des chiens parcourent le village de maison en maison, l'un d'eux décide même, après plusieurs secondes d'hésitation, de se jeter à l'eau pour rejoindre la maison d'en face.
Les maisons sont ouvertes, sans porte d'entrée ni même de mur autour de la maison et le salon est visible de tous. Des bâches sont enroulées près du toi pour les jours de pluie. 2 hommes dans des maisons assez éloignés chantent en Karaoké. Un autre travaille le bois. On passe à coté d'un très gros bateau et notre guide nous indique que c'est aussi une maison d'un habitant du village.

Après ce tour, nous parcourons le marché avec un petit verre de jus de sucre de canne et nous achetons un couteau pour le reste du voyage.
Le tuk tuk nous ramène au centre où on réserve le Bus pour Phnom penh auprès d'un enfant de 10ans à l'anglais approximatif, à coté de sa mère à l'anglais inexistant. Il attrape deux chaises en plastique aussi lourdes que lui, puis nous accompagne jusqu'à l'arrêt, 100m plus loin.
Le bus est plus agréable : plus de place pour les jambes, une place à coté pour les sacs, plus de climatisation... Mais au bout de 15min de voyage, un TV Show chinois est diffusé sur l'écran du bus. Je suis un garçon patient et tolérant. On dit même souvent que j'ai les nerfs solides. Mais après 2h de cris incessants en chinois de participants qui se crient dessus avec une voix stridente, sans qu'on ait la moindre idée du motif, on n'en peut plus. Je dirait même qu'une ou deux (dizaine de) réflexions racistes a du nous échapper.

Là encore, notre arrivée est une libération. On arrive donc à Phnom penh, la capitale, dont je parlerai certainement plus longuement dans le prochain épisode. Il fait maintenant nuit. On traverse la ville, sac au dos, pendant 2km pour trouver les portes de notre restaurant fermées. On change de plan et trouve un des nombreux BBQ de la ville mais désigné par le Lonely Planet comme un resto très local. Je commande le seul plat végétarien et ils m'apportent un plat de nouilles froide délicieux mais extrêmement pimenté.
Quand on arrive à l'hotel, la nuit est déjà bien avancée. Notre chambre est très chaleureuse... avec une fenêtre verrouillée, 5°C de plus que l'extérieur et une humidité telle qu'un élevage de champignon recouvre le plafond et que les affaires que Quentin est en train de laver ne seront toujours pas sèches 2jours plus tard quand j'écris ces lignes. Mais la chambre est propre, pas chère, bien située et on décide de rester.

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10 septembre 2015

Etape 7 Environs de Battambang / Battarang

Bien remplie! C'est, en 2 mots la meilleure description de cette journée.
Celle ci commence par la location de scooter. Aujourd'hui on part explorer les environs de Batarang. On part vers le nord où le lonely planet nous indique une très ancienne usine Pepsi désaffectée. On la dépasse, demande le chemin, la redépasse vers le sud, re rebrousse chemin puis demande à un jeune homme qui nous montre le gros chantier de travaux d'en face... Echec. Ce n'est pas grave car, à coté, se trouve une ferme de crocodile. On y va, on passe le portail, on avance, on se retourne, on décide de suivre le chien et un enfant de 10ans vient nous montrer le chemin. Nous voila donc rapidement suspendus sur une plateforme de 70cm de large, au dessus de cages de 20-30m², remplies de reptiles de 2 à 4m de long sur le bord et dans l'eau. Certains ne dépasse de l'eau qu'au niveau des yeux. La plupart sont aussi immobiles qu'une branche d'arbre. Parfois, l'un d'eux s'énerve et se met à courrir pour traverser la pièce en 2 secondes, ce qui agite momentanément les autres. Certains restent la gueule grande ouverte. Globalement, tous nous provoquent une angoisse intense. Ces bébêtes, aux allures de dinosaures, peuvent tuer un homme. On est content d'être à 2m de hauteur.

L'étape suivante nous mène au Bamboo train. Aujourd'hui c'est une animation touristique, mais il n'y a pas si longtemps, les transports de marchandises passaient aussi par là. On monte donc sur une plate-forme de 1,5 x 3m, en bamboo, avec un moteur à l'arrière. Notre chauffeur, qui doit avoir 14-15 ans, démarre le moteur et nous sommes partis. On accélère progressivement et chaque jonction entre 2 rails se fait entendre autant qu'il se fait sentir. On accélère encore et je pense qu'on atteint bien les 30km/h. Si près du sol, sans ceinture de sécurité ni rien, la vitesse se fait ressentir. Tout à coup, un autre train apparaît au loin. Vu la vitesse à laquelle il grossit dans notre champs de vision, il n'y a pas de doute: il vient dans notre direction. Le chauffeur accélère, Quentin sourit, je prie pour ma vie. Il finit par ralentir qu'au dernier moment. On est face a face, il n'y a qu'un rail, le "capitaine en short" nous demande de descendre. On s'execute. le capitaine du train adverse descend aussi et ils se placent de part et d'autre de notre train et ils comptent jusqu'à trois, le train est démonté... Ils posent la structure puis chacun attrape un essieu. L'autre passe et notre train est remonté en 15 secondes derrière. On remonte et on est reparti. Le vent nous emporte les cheveux, quelques branches qui tentent de reprendre les lieux nous fouettent le bras ou le genou, un papillon multicolore essaye ça et là de traverser la voie. On fait encore quelques arrêts pour croiser un train. Quentin soulève un essieu et le repose rapidement. Je tente de l'imiter et comprends qu'il est très fort pour masquer les efforts sur son visage. Ce truc pèse une tonne! Au bout du chemin on est invité à s'assoir dans la boutique souvenir pendant que notre pilote mange. Des fillettes de 7 et 11ans nous abordent pour essayer de communiquer dans un anglais étonnamment correct. On apprend à compter jusqu'a 10 en khmère. Rapidement elles nous demandent d'acheter un bracelet et on refuse. Le retour est plus rapide car on croise moins de gens à cette heure.

Justement, on se dirige vers un restaurant Indien, où l'on prend le temps d'apprécier un thali chacun tellement copieux qu'on est obligé d'en laisser un tiers dans l'assiette. Sieste à l'hotel? Pas du tout! On a 20km de route pour Phnom Banan.
J'avoue que nous avons choisi cette destination surtout pour son nom...
La route c'est simple: on suit le fleuve. Donc on suit le fleuve. Il est juste à coté. On ne peut pas se planter. On suit le fleuve. Tient? Le chemin se transforme en chemin de terre. Pas étonnés, on suit le fleuve.... "Et là?" A gauche, le fleuve, à droite une vache, en face, une maison de bois et de tole gardée par une femme d'age mur qui nous regarde en rigolant... On fait demi tour, on trouve le chemin et on trouve finalement le temple de Phnom Banan.
Comme indiqué sur le plan, l'hotesse nous vend 2 tickets et nous montre un grand escalier. Il nous faudra gravir 358 marches pour voir le temple. Je rappelle qu'en ce début d'après midi, le soleil nous impose un bon 35°C, que les marches c'est pas du Lapeyre (Y en a pas 2 pareilles: une petite marche, une grande, une inclinée, une cassée puis 2 tordues...), et que je suis poursuivi par un gamin avec un éventail. Au début je trouvais ça mignon mais ça n'a pas duré longtemps. En fait des enfants poursuivent les touristes en leur faisant du vent pour espérer gagner quelques riels. Non sans mal on arrive au sommet où le temple se révèle enfin. S'il ressemble pas mal aux autres temples de l'époque pré Angkorienne, il est surtout situé sur une colline assez en hauteur, d'où on voit les plaines et les rizières s'étendre à perte de vue.
Lors de la descente, je décide que c'est trop facile et me tors la cheville sur la 5e marche... Je descends en adoptant une position antalgique qui me permet d'oublier un peu l'effort. En bas, on se récompense de l'effort par un jus de sucre de canne qui nous réhydrate efficacement. (Enfin... on en est quand même à 4,5l d'eau par jour à 2...) Au moment de repartir, je ne trouve pas les clés du scooter, je m'approche et me rassure en le trouvant toujours à sa place. En me voyant, l'hotesse nous fait signe et nous tend la clé qu'on avait apparemment oublié sur le compteur. Oops et Ouf...

On part pour Phnom Sempeau. On a 10km et le ciel ne nous dit rien qui vaille. C'est parti pour une course avec les nuages dans des petites rues en terre, à slalomer entre des trous meurtriers et à fuire des nuages qui s'aprètent à les cacher dans une flaque uniforme. Malgré tout, on s'arrête 2 ou 3 fois pour prendre des photos de ce paysage magnifique que nous avions vu des hauteurs de Phnom Banan quelques minutes auparavant.
Sur le chemin, on croise une charrette qui transporte 30 sacs de 40kg de riz et a coicé une roue dans l'un de ces trous. On s'arrête pour aider les 5-6 cambodgien qui tentent de la sortir de là. Sans succès. La charrette est trop lourde et il faudra enlever la cargaison. Un rapide coup d'oeil vers le ciel démotive notre élan de solidarité et nous repartons sur le chemin.
On finit par arriver sur le site de phnom Sempau et on voit en hauteur une tête de bouddha géante, ça doit être là. On monte donc à nouveau l'équivalent de 2-3 étages sur un "escalier" fait d'armatures en fer. Heureusement, on n'a pas le vertige. La tête est énorme et la vue, à nouveau intéressante. Avant de redescendre, on laisse passer un cambodgien en short - marcel sals qui vient s'assoir devant la tête pour poser deux brins d'encens.
En fait ce n'était pas là. On continue et la pente s'intensifie. Le scooter est puissant mais il commence à rouspéter. Pour certains passages, on prend même un peu d'élan. En fin de compte, on arrive sur les hauteurs, devant un temple magnifique, avec des sculptures peintes, des fresques murales et une vue à couper le souffle. On croise quelques moines mais beaucoup de touristes. Et ça se comprend.
On redescend et trouve un spot, au milieu des touristes, pour admirer le spectacle. En effet, chaque soir, à la même heure, un nuage de chauve souris sort de ce que nous avons baptisé la Batcave (réference à Batarang...) pour aller chasser le moustique.
Il est 17h40, les moustiques commencent effectivement à nous tourner autour, la Batcave commence à s'agiter. 1 minute plus tard, des milliers de chauves souris sortent, en empruntant le même couloir, pour disparaitre derrière nous. Le flux est rapide et continue pendant 30 minutes avant qu'on décide d'abandonner. Quelle est la capacité de cette grotte? Je ne le saurait jamais, mais aujourd'hui j'ai bien vu plusieurs centaines de milliers de bats sortir en file indienne pour aller manger.

A nouveau c'est le ciel qui nous pousse à reprendre la route. En effet, s'il a finalement été clément pour la pluie, la nuit n'est pas une option. A court d'essence, nous nous arrêtons dans une station et bloquons le contact en tentant d'ouvrir la jauge à essence. 2 cambogiens et 2 cambodgiennes nous viennent en aide pour débloquer le bouchon à essence, nous montrent le bouton des phares et nous repartons sous ce que nous identifions comme des moqueries de nos sauveurs qui nous regardent partir en rigolant.
Heureusement, la route est bonne et la nuit tombe vraiment quand on arrive en ville, avec le retour des lumières. Nous décidons de retourner au végétarien qui nous a bien plu. Celui ci est fermé et nous descendons la ville en guettant un restaurant ouvert. Sur le chemin, la ville s'éteint complètement et on se dit que cette coupure générale d'électricité est surement responsable de la fermeture de la plupart des resto que nous croisons. Après quelques minutes, le courant semble être au moins partiellement revenu. On s'arrête près du centre ville et se laisse séduire par une toute petite enseigne où l'on n'identifie sur la devanture que "chinese noodle". Je prends des végétariennes, Quentin des boeufs plus une assiette de raviolis qu'il finit avec difficultés. On paye 3 dollars puis on rentre se reposer à l'hotel autour d'une bière bien méritée. Le rythme peut enfin ralentir, là on a tout donné.

9 septembre 2015

Etape 6 Battambang / Battarang

Exténué n'est pas une façon agréable de voyager et on décide de lever le pied. Enfin...
Levé tôt, on retrouve le tuk tuk pour le sud de Batarang où on nous met sur un Canoë Kayak, sur la rivière Sangker (facile à retenir comme nom, pour un Français... ). Sur le calme plat de la rivière à l'eau claire comme un capuccino, nous prenons le controle de notre embarcation.
Nous traversons des villages où les pécheurs jettent leur filet avec une technique impécable, à l'écart des enfants qui jettent un seau d'eau sur la terre pour mieux glisser sur ce toboggan naturel. Un pont en bois se laisse traverser sans céder par un genre de tuk tuk surchargé de marchandise. Je m'étonne de la résistance du pont vu le peu de matériel impliqué dans la construction. On continue d'avancer, apréciant cette activité un peu sportive, à l'abri du bruit du centre ville... pendant 10min. Après les 10 premières minutes on se rend compte d'un détail: on fait du sport par 40°C... Outre la sueur qui monte clairement le niveau de la rivière, on sent notre peau bruler comme dans un four allumé sur grill... Sur les 8km de parcourt, le dernier est particulièrement difficile et on donne toute notre énergie pour atteindre la berge.
A midi, on s'arrête dans un restaurant végétarien qui nous ouvre les marmittes pour nous laisser choisir nos plats, devant nos hésitations devant la carte. On prend également 1 cocktail chacun, à base de lait de soja fait maison apparemment. On repart faire un tour de Battarang et on s'arrête dans un des multiples temples très colorés et plein de sculptures bouddhistes et indou que l'on trouve partout à travers le pays. A nouveau, les statues sont vraiment magnifiques. Les monuments vraiments magestueux et colorés.
On se redirige vers un 2e temple dont la porte est surmontée par plusieurs têtes de Bouddha regardant dans les 4 directions. Avant d'y entrer on se fait surprendre par la pluie torrentielle et on décide de rentrer à l'hotel qui est proche. 15min après, on se motive pour resortir malgré la pluie. Quentin et moi choisissons un parti différent. Je mets mon K-Way, jean, baskets; Quentin choisit plutot T-shirt, pantalon, Tong. Sur le chemin, on fait le bilan et décrète un ex-aeco: On est tous les 2 mouillés, lui par la pluie, moi par la sueur de cette couche supplémentaire alors que la température ne diminue pas, je garde un bonus sur les basket vu qu'il ne semble pas bien à l'aise dans ses tongs dans les flaques d'eau.
On arrive alors dans une petite rue à repérer un stand dans ce qui ressemble à une maison avec 2 voitures parkées devant. Il s'agit en fait d'une boutique qui vend des petits objets en coton, tissé par des femmes défavorisées formées justement par l'association voisine de la boutique. On achète quelques souvenirs puis on prend la photo des femmes sur leur metier à tisser.
De retour à l'hôtel, un tuk tuk nous attend pour nous emmener à notre cours de cuisine. En effet, Nora et son mari nous attendent pour nous apprendre à cuisiner quelques spécialités locales. Mais avant ça, le chauffeur de notre tuk tuk nous emmène au marché à coté pour acheter quelques ingrédients. On passe devant un stand où une femme passe plusieurs fois la noix de coco à travers une machine motorisée qui transforme le coco en poudre dont elle extrait le lait de coco. Sur le stand de poisson, il voit le Snake fish bouger par accoup dans une bassine sèche résucitant l'espace d'une seconde ses voisins dans la bassine. On s'arrête à nouveau pour regarder les légumes et notre guide fous fait sentir la racine de curcuma, la feuille de bergamotte et plusieurs autres ingrédients que nous n'arrivons pas à nommer. Enfin, au stand oeufs, il nous apprends à différencier les oeufs de poule, de canard et d'oie (plus gros).
De retour au restaurant on se réunit dans la cuisine où une longue table attend les 7 élèves avec pour chacun une planche à découper et un couteau. Un pilon pour 2 personnes est aussi sur la table et on commence déjà à se battre pour savoir qui va l'utiliser. On apprend plusieurs recettes dont l'Amok, le Nem, le boeuf Lok Lak et un dessert de banane au Tapioca. Je prévois déjà de refaire le boeuf et les nems en rentrant tellement c'est facile...
A 18h30, on finit le cours mais de cuisiner nous a tellement donner faim qu'on avale nos oeuvres éphémères.
Puis on rentre profiter de la soirée autour d'une bière fraiche. Finalement la journée était bien remplie!

8 septembre 2015

Etape 5 Echec à Sisophon

On s'en va ! On a passé trop de temps au même endroit et on a des fourmis dans les jambes.
Après avoir abandonné les projets Koh ker et Prasat Vaher faute de transport, on se décide pour Sisophon. En effet, les transports sont beaucoup moins développés au Cambodge qu'en Inde par exemple et l'option taxi est souvent la seule disponible moyennant un prix qui nous fait toujours grimacer. Ca change nos plans. Heureusement, on n'en a pas...
On passe chercher le linge et on monte dans un minibus 9 places dont 2 sont déjà prises par un couple d'anglais. A l'arret suivant, un couple de français et une asiatique monte puis un couple de cambodgio-indien (parfois ils se ressemblent) et enfin un moine bouddhiste et on a très peur du prochain arrêt. Je n'ai pas spécialement envie d'accueillir quelqu'un sur mes genoux. Sisophone est une toute petite ville très moche et on a vite fait le tour. Le seul intéret de cette ville est sa proximité avec Banteay Chhmar, un temple décrit comme magnifique dans le Lonely Planet. On s'attelle donc rapidement à trouver un bus. Selon le plan, on traverse la ville pour rejoindre la gare routière et on ne trouve qu'une agence de voyage (comprenez un grand local avec un bureau au milieu et une dame qui mange des nouilles... qui nous dit qu'il n'y a pas de bus mais que la gare routière est de l'autre coté de la ville.
Je sors, regarde mon plan, le remets à l'endoit et retraverse la ville. On trouve une autre agence de bus avec cette fois 2 filles à un bureau qui mangent du riz. Elles confirment qu'elles n'ont pas de bus pour le temple mais leur anglais hésitant ne nous inspire pas confiance... On fait une pause sur un banc. Fort de notre expériance de la veille on décide de louer un scooter. Ca tombe bien, depuis qu'on traverse Sisophone on voit des vendeurs de scooters partout. Il y en a au moins 3 par rue. C'est LA ville du scooter...à vendre... Parce qu'on a parcouru la moitié de la ville sans succès, il n'y a pas de location. Après une nouvelle pause, on trouve dans le Lonely planet un hotel qui propose des scooters en location si on demande. Tant mieux. On prend la chambre, on pose nos affaires, je vide mon sac littéralement puis on descend demander à l'accueil. Je ne sais pas ce qu'elle a compris mais elle semble dire non aux motos et nous indique une direction. On ne sais pas pourquoi mais on suit religieusement la direction indiquée. Religieusement car pour le coup, l'espoir se transforme en foi! On trouve enfin la gare routière et une dizaine de Cambodgiens nous assaillent de toutes part pour nous proposer un taxi. On finit par négocier sec avec l'un d'eux pour 18 dollars. On se dirige vers son vehicule qui à mon grand étonnement, est une moto. On prend place derriere lui d'un air hésitant mais tout de même courageux. On part sur des routes plus trouées qu'un emmental Français (qui d'ailleurs commence à me manquer....) et aussi boueuses que celles qui avaient causées nos chutes la veille à 3 sur un scooter. Après moins de 5 minutes, on s'arrête devant une grande cabane d'où sort une femme qu'il appelle Maman. On a mal aux fesses, moi aux jambes à force de les tenir en l'air, et on n'est arrivé que chez sa mère, on décide de changer de tactique.
Il nous ramène au centre. On retourne demander à l'agence de voyage aux 2 filles qui disent un "non" qui pourrait signifier "il n'y a pas de location de scooter" ou bien "je ne comprends pas quand tu parles". On retourne à la première agence qui semble s'intéresser à notre problème. 2 hommes et 3 femmes dont un en train de manger du riz blanc au porc tournent en rond, passent des appels et discutent en Khmère. On prend la parole plusieurs fois pour répéter notre demande. Il semble que ni Quentin ni moi ne les sentons dans le thème. On en vient à dessiner l'action comme dans un Pictionnary mais on obtient le même Aaahh! non rassurant suivi d'explications en Khmère. On nous invite à attendre sur un siège et on nous sert une petite bouteille d'eau. Celle ci est absorbée immédiatement par nos corps en évaporation. Apès 20 min, un homme arrive pour nous proposer un guidage par Tuk tuk (cher) ou scooter jusqu'au temple.......  
On abandonne. Il est près de 14h, on va manger. On cherche le red Chili mais on ne le trouve pas. On demande une 3e fois conseil aux filles de la 2e agence qui sont au niveau de la flèche sur la carte du lonely planet. Elles nous indiquent de la main la prochaine à gauche et on passe bien 1minute 30 devant une grille fermée à clé avant que l'une des 2 (qui commence à comprendre à quel type de branquignols elle a affaire) vienne nous chercher pour nous montrer une devanture 5m plus loin à l'intersection...

Lorsqu'on arrive au Red Chili, vidés de notre énergie et désespérés par cette journée de malchance, le serveur nous demande ce qu'on veut. "Le menu pour commencer" "On n'a pas, dites moi ce que vous voulez." On demande maladroitement un plat chacun en donnant des ingrédients au pif. Pendant ce répis bien mérité, on décide d'abandonner.
Tant pis pour Banteay Chhmar on trace la route. On part récupérer nos sacs puis on prend des billets de bus. Après 40min d'attente on s'installe dans un car aux petits rideaux bleus. Quentin s'endore et j'ouvre mon ordinateur pour rattrapper mon retard dans ce journal.
En arrivant à Battambang (Alias Batarang pour les 2 geeks que nous sommes), on se met en retrait pour trouver notre direction. Un chauffeur de tuk tuk tente de négocier un peu de travail mais on lui dit qu'on veut marcher. Il nous dit que c'est très loin en pointant une direction et on le remercie pour son aide involontaire. On prend donc cette direction et après 15min de marche, on se trouve face à une statue géante et colorée de Vishnou (Dieu indou). En effet, un peu partout, les villes sont entourées de statues de près de 10m de haut sur un rond point. Ca claque plus que nos rond points à nous...
L'hotel est un repère de backpackers et l'ambiance étudiante/ERASMUS/peace & love nous séduit rapidement. Quentin est bien heureux de pouvoir à nouveau parler avec l'accent anglais qu'il façonne depuis 5 ans, avec l'hotesse européenne. On suit son conseil et nous dirigeons vers un petit restaurant très sympa de centre ville mais on rentre vite, exténués...

6 septembre 2015

Etape 4 Kongpong Pluk

L'aventure commence. Nous nous rendons au coin de la rue pour louer un scooter. Direction Kongpong Pluk. Quand je dis direction.... En fait on a pris 4 imprimécrans de google maps avant de partir et on se lance vaguement dans le bon sens. Je commence à conduire et je suis bien content d'avoir pris tous ces cours de moto. La circulation n'est pas trop compliquée, pour l'instant... Au premier virage où on s'arrête pour dire "tu verrais ça par là?" "c'est plus loin non?" "ch'ais pas" Je comprends que le chemin va être plus long que prévu. On tourne quand même à gauche. Puis c'est 2e à droite. Indication des plus simple en temps normal on se heurte là à une difficulté inattendue: "là ça compte?" "Bah non c'est un chemin de terre." "Là ça compte?" "Bah non c'est un chemin de boue" "Là ça compte?" "Bah en cumulé ça doit bien faire 1"...
On demande à un marchand, mais sorti de la ville, les locaux nous regardent avec de grands yeux bridés et acquiescent gentiment. Au moins ils ne sont pas contrariant.
On finit par tourner à droite.... Puis à droite... Puis à Gauche... De là on ose dire qu'on est perdu. On traverse des villages perdus dans les champs, on double des camions conduits par des enfants de 8ans, on passe à coté d'un temple Blanc et Jaune qui n'a jamais dû voir un touriste mais n'a rien à envier à ceux de Siem Reap. On se retrouve sur des chemins boueux, empruntant les marques des camions et tracteurs qui nous ont précédés pour éviter de tomber. Mais lorsqu'un camion arrive en sens inverse, je me décale timidement en zone instable pour le laisser passer et ne peux contrôler une glissade à 90°. A 5km/h on ne se fait pas mal et la première chute est suivie d'une seconde. Mon pantalon et mes chaussures se recouvrent de la terre rouge qui commence à sécher pour constituer un moule en céramique de mes pieds. Je n'en demandais pas tant. Au bout d'un chemin on vote instinctivement pour un virage à droite et on voit le bout du chemin en impasse. "Allons voir quand même" Hasarde-je et on s'arrête au bout en regardant l'horizon autour de nous. On voit un camion passer à 50m en face et on décide de rejoindre le chemin à droite en passant les 4m de champs du monsieur qui habite là (mais n'a pas l'air présent). Quentin descend pour que j'effectue la manoeuvre tout terrain et lorsque j'arrive sur le chemin je me trouve face à une crevasse de au moins 2 mètres de large et 20m de profondeur! (En vrai ça faisait 30cm par 30cm mais la réalité est toujours tellement moins fun...). "Ca passe?" demande Quentin, "avec de l'élan..." réponds-je en reculant. Moteur à Fond, genoux fléchis, je passe au dessus du précipice dans un grand fracas. Quentin remonte et on repart de chemin en chemin, en visant les camions qui apparaissent au loin sporadiquement.
Au final, on retrouve une route bitumée que l'on suit pendant quelques kilomètres avant de s'arrêter à nouveau sur le bas coté dans la ville de Bakong. Celle ci n'est pas sur la carte mais on se trouve face à un commissariat... Je garde le scooter pendant que Quentin s'éloigne dans le jardin du bâtiment. Il trouve quelqu'un puis disparaît sur la Gauche et réapparaît après 5 minutes de derrière la maison à droite avec un autre homme. Celui ci, un cambogien en marcel sale, short, tong et scooter, nous montre une rue à 20m à droite. Sans un seul panneau, on aurait pu continuer encore longtemps!
Il nous a fallu encore 45 min de scooter sur un terrain plus ou moins instable pour trouver, Enfin, Kongpong Pluk.
On négocie notre ticket et nous voila embarqué dans une grande barque tunée avec un moteur de scooter sur une hélice de tracteur, accroché par un système de corde passant dans des tuyaux sur toute la longueur du bateau à un rotor fixé à un volant de voiture et des pédales de fabrication artisanale. Le "pilote" n'a pas plus de 15ans, l'eau est glauque.
On arrive vite dans un village flottant constitué de maisons sur pilotis à 10-20metres du sol. Les gens vivent là paisiblement, se baignent dans l'eau, prennent leur douche, sans être particulièrement gênés pas notre passage. Ca et là, un pécheur s'apprete à jeter un filet à l'eau pour nourrir sa famille.
A mi chemin, on s'arrête sur une plate-forme pour changer de bateau. Plus plat, plus petit, plus proche de l'eau, on s'assoit l'un derrière l'autre dirigés par une femme de 20-25ans, son enfant de 3ans entre les bras, occupée à lui apprendre à compter.
Au bout de quelques minutes, on se retrouve en pleine forêt, au milieu des arbres qui prennent vraisemblablement racines quelques mètres sous l'eau, dans un silence qui n'est brisé que par le discret bruit de l'eau sur notre embarcation et le chant de notre navigatrice pour bercer son enfant... et nous...

Ce moment de calme et de méditation est vite interrompu par la cage des crocodile qu'on croise avant de repartir sur notre bateau à moteur. La jeune fille a beau nous assurer qu'elle n'en a jamais vu dans ce marais en 18ans de vie, je sens dans ces yeux qu'elle nous cache des choses. D'autant plus que Quentin me parle de ce pécheur qu'il a vu en train d'installer un canard comme appât....

Le retour est plus rapide et on arrive à Siem Reap, déchirés mais content.
Le soir, après avoir déposé notre lessive au laundry d'à coté, nous sortons au centre ville pour goûter la spécialité nationale: l' Amok. Il s'agit d'un plat de poisson, un peu relevé, au curry vert avec une sauce à l'arrière goût de sauce soja et gingembre, cuit dans une feuille de bananier (mais peut être que je me plante complètement et c'est du poisson sauce tomate mais c'est ce que j'ai senti...). Après 1 ou 2 bières à refaire le monde, on s'endorre pour une nuit bien méritée. Demain, on s'en va.

5 septembre 2015

Etape 3 Angkor

Pas de temps de niaiser, on est attendu par le tuk tuk à 8h pour un départ à Angkor. Angkor c'est la fiereté nationale, ils l'ont même figuré sur le drapeau alors voyage roots ou pas, on n'a pas vraiment le choix, on y va.
Le tuk tuk nous dépose au premier temple d'Angkor Vat qui date du 9e siècle et reste impressionnant. C'est haut, c'est grand, c'est solide mais comme on est des boulets on oublie le guide à l'hotel. La journée se compose donc de la visite d'une succession de 5 temples entrecoupés de tours de Tuk tuk, pendant lesquels on dit juste "Oooohhh"  " Regarde ici"  "C'est beau!!"  "elle a une drole de tête celle là..."
Quelques faits intéressants: Les temples ne sont pas pensés comme les notres. Dans nos cultures occidentales, les lieux de cultes peuvent se réduire à "une salle plus ou moins grande pour que les fidèle se réunissent pour prier." quelque soit la religion. Ici un temple bouddhiste est un monument qui abrite au moins une statue de bouddha, encerclé dans une enceinte. On trouve dans ces temples géants d'Angkor de très nombreuses salles qui devaient toutes abriter un bouddha, des pots à encens partout... Ces temples, construits les uns à coté des autres n'ont pas juste pour but d'être un lieu de prière mais avant tout de représenter la puissance du souverain qui en est l'instigateur et à la gloire de son Dieu. De même il faisait un sanctuaire pour chaque membre de sa famille jusqu'à ses grands parents. Ca fait beaucoup de bouddhas tout ca...
Au 2e temple, on va pour monter tout au sommet et un homme nous donne un pass qu'on lui rend en redescendant. Qu'est-ce qu'ils ont avec leurs pass???
Le 4e temple est un peu à part car des arbres ont reprit le pouvoir et ont poussé sur le toit du temple avec des racines de plusieurs mètres qui pompe l'énergie de la Terre, à distance.
Enfin, les temples sont hauts, les escaliers TRES raides et nous rapidement Dead. On rentre à l'hotel sur les coups de 17h30 bien fatigués.

Demain, l'aventure commence...


Merci Ô métier à garde d'avoir déglingué mon système car grace à toi j'ai bien dormi.
Habitué à dormir lorsque je peux et à être au taquet au réveil, je ne ressens pas du tout les 5h de décalage horaire.
Aujourd'hui Quentin me rejoint à 17h30 donc j'ai la journée pour mieux explorer Siem Reap. Je me mets en marche dans les rues principales, faisant volontairement des détours et des retours pour ne pas louper un détail dans une rue. Siem reap a beau être la 2e ville avec le 2e aeroport internationnal (sur 2), ça reste une ville modeste et la traverser de part en part ne prend guère plus de 20min de marche. Je marche donc en Dièse ( # ) dans la ville, entre occasionnellement dans des boutiques et commence doucement la collecte de souvenirs. J'entre dans des temples et suis surpris de voir la différence entre leurs lieux de culte et le notre. Mais j'en reparlerai dans le programme de demain. Des statues donc dispercées dans la ville représentant Bouddha ou bien des divinités Indous. Je m'arrête pour un repas Indien. Oui je sais, je suis au Cambodge mais j'avais très envie d'un Thali et ce voyage a définitivement un arrière gout de mon voyage en Inde... La serveuse me demande Mild, Medium or Hot et je regrette bien vite d'avoir oublié qu'on n'a pas la même notion d'un plat épicé.
L'après midi je décide de sortir des sentiers battus. Cambodge j'ai vu tes boutiques, tes néons et tes paillettes mais montre moi ce que tu as dans les trippes. N'ai pas peur car je n'aurai pas peur de voir ton bébé dans les bras de son père en train de prendre une douche sous la pluie, cette homme estropié qui, en équilibre sur sa béquille, pompe l'eau pour sa femme, cet enfant qui se baigne nu dans cette flaque d'eau dont on ne voit pas le fond, ces maisons en bois et tole qui ne tiennent probablement que par l'ingénieurie héréditaire de ses propres habitants... Non je n'ai pas peur de cette Normalité oubliée et si loin de celle qu'on s'est forgé. Car c'est là le plus important: ces situations sont normale ici et pas du tout à plaindre. Il n'ont l'air ni tristes, ni en colère. Et comme je n'aimerais pas qu'on voit ma vie avec pitié, je ne les regarde qu'avec une curiosité intellectuelle qui ne se veut pas du tout condescendante.

Après ça, je reviens sur la ville et trouve les chantiers écoles. Un homme me donne un pass mais ne me demande pas d'argent (??). Le Cambodge a une politique sociale centrée sur l'éducation. Les écoles sont magnifiques, les formations accessibles à tous et beaucoup de boutiques reversent une partie de leur recette pour la formation. La plupart des dépenses des touristes sont reversées ainsi à des associations d'artisans ou des écoles pour enfants. Le Chantier école n'en est qu'une représentation typique: On recrute un cambodgien préférentiellement dans le besoin, on lui donne 6 mois de formation théorique avec une petite rente pour manger, puis 3 à 6 mois de formation dans les dits Chantiers écoles où ils apprennent le métier en rénovant des objets de temples ou autre, et enfin, il ont accès aux sites qu'ils rénovent par anastylose (utilisation des mêmes pierres pour éviter des blocs de béton moche au milieu d'une statue de grés rose...)
En lisant les panneaux qui m'apprennent tout ça, j'entends un bruit sourd de plus en plus fort au point qu'il me sort de ma lecture concentrée. Je me retourne et voit une pluie de gouttes grosses comme des balles de ping pong... Je sors un pied puis change d'avis. Ca n'a duré que 20min, je suis sorti au bout de 10 et me dirige vers un autre hotel directement.
Ce soir on est 2 donc je double de standing et de prix, on se fait la suite royale du Guesthouse à 15€...

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Le Cambodge avec Quentin
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