Etape finale: Tout ce qui a un début a une fin...
C'est un échec pour l'île lapin on va devoir trouver autre chose.
Au large de Kep se trouve la Koh Tensei, ou île Lapin, nommée ainsi pour sa forme évoquant l'annimal (enfin moi ça m'évoque plutôt une forme d'île...). Réputée pour ses plages on est venu aussi pour nous reposer un peu de ce voyage. Faute de bateau disponible à temps on change de plan.
On part plutôt pour des troglodytes renfermant un temple. Guidés par 3 enfants, Laï, Lita et Roh récite leur texte dans un anglais que l'on n'aurait osé présager vu leur jeune âge, à mesure qu'on s'enfonce dans la grotte. Les 3 mousquetaires pointent la lumière de leur lampe de poche à nos pieds pour éviter une chute. Ca et là, on identifie des rochers aux formes de crocodile, dragon, bateau ou encore une tortue (même si je trouve que celle ci avait un air de tyrannosaure...). Des statues de bouddha sont dispersées un peu partout. Dans un creux du plafond on voit quelques chauve souris se délacer. En frappant sur une stalactite, un son de tuyau résonne. A la fin de la visite guidée, on prolonge le plaisir dans une autre grotte juste pour savoir ce qu'il y a au fond. Il n'y a rien. Mais ça valait le coup, on s'est bien amusé.
On est reparti pour Kep où on décide de ne pas reproduire l'erreur de la veille: on choisit un resto chic où Quentin prend un tartare de Barracuda et moi un Cevice de Loup. Sur la table, on retrouve le poivre de Kampot et vu que c'est vendu ici comme du caviar, on en met des caisses. En même temps c'est vrai qu'il est très bon!
C'est déjà l'heure de prendre le bus pour Phnom Penh et les 4h passent plus vite pour moi et ma technologie que pour Quentin.
1 minute avant d'arriver à Phnom Penh, il se met à pleuvoir. Mais pas une pluie française où au pire on est trempé. Je parle d'une pluie de mousson avec des seaux d'eau qui nous suivent pour mouiller même à travers les vêtements, le K-way... Le sol est caché par une inondation de 30cm d'eau. Notre resto est à 2 rue et on se retrouve à ne pas pouvoir traverser la première. Eux ne semblent pas trop perturbés et ils marchent dans l'eau avec chaussettes et chaussures fermées. Pas de problème. On ne voit pas la roue avant des scooters. Pas de problème. On finit par abdiquer et un Tuk tuk nous aide à traverser la nouvelle rivière. Sur le chemin un éclair et un tonnerre arrivant en même temps me font sursauter d'un mètre. Il n'est pas passé loin. J'entends schlok à chaque pas et je n'ai pas un centimètre carré de mon corps qui ne soit pas trempé. On entre dans le restaurant nommé Houmous et on commande un wrap chacun. J'enlève mes chaussures et retire l'excédent d'eau...
La pluie se calme alors qu'on finit de manger et on se déplace vers le bar à côté. Une bière et 3 parties de billard plus tard, on décide de changer vu la chanteuse qui a mauvaise mine et la population qui commence à faire peur. On trouve un petit bar sans prétention qui nous convient mieux. On fait quelques parties de fléchettes qui s'éloignent de la cible à mesure que la soirée avance. Minuit, c'est l'heur de notre bus. En effet, on finit l'aventure en beauté avec un bus couchettes. Et pourquoi pas...
Finalement je dors pas trop mal mais la fin est plus tendue car le chauffeur conduit n'importe comment. Il accélère, ralentit, Klaxonne, coup de volant, puis il recommence... On est content d'arriver enfin à Siem Reap. Il est 7h et on a faim.
On trouve l'hotel pour Quentin et on pose les sacs avant de prendre un petit déjeuner au rez de chaussée à base de Toasts beurre confiture.
Direction le nord alors que la fraîcheur matinale de ces 35° de 9h du matin nous pousse à l'ombre. On arrive dans une des très nombreuses boutiques liées à une association caritative. Celle là propose à des handicapés et notamment sourds-muets d'apprendre la céramique. On n'est pas particulièrement handicapé mais on veut apprendre aussi. On prend donc un pass (y avait longtemps...), un tablier, une éponge, une raclette et un fil à beurre, puis on s'installe à notre poste. D'un pied, on fait tourner le plateau devant nous tandis que le prof nous montre comment réaliser un bol. Ca a l'air simple. Pourtant lorsqu'il laisse libre court à mon art, je commence à douter sur mon absence de handicap finalement. C'est pas simple mais on s'en sort pas mal. On finit par les décorer au pic en bois avant de les laisser pour la mise au four et 24h de séchage. Pas de bol, je serai déjà parti...
On passe par le marché en rentrant et je trouve une toile chez un homme que j'avais vu travailler le 2e jour de mon voyage. On avait prévu de faire un don du sang mais je me sens barbouillé du voyage et on annule. Pourquoi un don du sang au Cambodge?..... Je vous en pose des questions? Je sais pas...
Au lieu de ça, on se dirige vers un restaurant très joli, dans un jardin couvert, avec un ruisseau au milieu et des petits paravents rouges transparents pour séparer les tables. Je prends des nouilles sautées et Quentin du riz sauté, puis on choisit tous les 2 un dessert à base de riz, collant au lait de coco pour lui, en gâteau de riz caramélisé pour moi. L'occasion surtout de faire un bilan de ce voyage.
On est passé par le Cambodge au moment où il est en pleine croissance. Alors qu'on voit encore des gens utiliser l'eau marron du lac pour se laver et pour cuisiner, on croise aussi des smartphones aux mains de Khmères anachroniquement moderne... De même, de très gros travaux sont en cours pour transformer les cabanes en immeubles géants. Mais le plus étonnant, et qui entre aussi dans ce paradoxe, c'est la présence dans des villages Très en retrait, et très mal desservis, de temples magnifiques, très soignés, très colorés, dotés de statues splendides, et très bien entretenus. Au niveau de la nourriture, on s'est étonné à plusieurs reprise, alors qu'on se targue de tout avoir chez nous, de ne pas pouvoir nommer 80% des aliments de nos assiettes.
Le Cambodge est à 12000km de chez nous. C'est la même planète mais ce n'est pas le même monde.