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Le Cambodge avec Quentin
6 septembre 2015

Etape 4 Kongpong Pluk

L'aventure commence. Nous nous rendons au coin de la rue pour louer un scooter. Direction Kongpong Pluk. Quand je dis direction.... En fait on a pris 4 imprimécrans de google maps avant de partir et on se lance vaguement dans le bon sens. Je commence à conduire et je suis bien content d'avoir pris tous ces cours de moto. La circulation n'est pas trop compliquée, pour l'instant... Au premier virage où on s'arrête pour dire "tu verrais ça par là?" "c'est plus loin non?" "ch'ais pas" Je comprends que le chemin va être plus long que prévu. On tourne quand même à gauche. Puis c'est 2e à droite. Indication des plus simple en temps normal on se heurte là à une difficulté inattendue: "là ça compte?" "Bah non c'est un chemin de terre." "Là ça compte?" "Bah non c'est un chemin de boue" "Là ça compte?" "Bah en cumulé ça doit bien faire 1"...
On demande à un marchand, mais sorti de la ville, les locaux nous regardent avec de grands yeux bridés et acquiescent gentiment. Au moins ils ne sont pas contrariant.
On finit par tourner à droite.... Puis à droite... Puis à Gauche... De là on ose dire qu'on est perdu. On traverse des villages perdus dans les champs, on double des camions conduits par des enfants de 8ans, on passe à coté d'un temple Blanc et Jaune qui n'a jamais dû voir un touriste mais n'a rien à envier à ceux de Siem Reap. On se retrouve sur des chemins boueux, empruntant les marques des camions et tracteurs qui nous ont précédés pour éviter de tomber. Mais lorsqu'un camion arrive en sens inverse, je me décale timidement en zone instable pour le laisser passer et ne peux contrôler une glissade à 90°. A 5km/h on ne se fait pas mal et la première chute est suivie d'une seconde. Mon pantalon et mes chaussures se recouvrent de la terre rouge qui commence à sécher pour constituer un moule en céramique de mes pieds. Je n'en demandais pas tant. Au bout d'un chemin on vote instinctivement pour un virage à droite et on voit le bout du chemin en impasse. "Allons voir quand même" Hasarde-je et on s'arrête au bout en regardant l'horizon autour de nous. On voit un camion passer à 50m en face et on décide de rejoindre le chemin à droite en passant les 4m de champs du monsieur qui habite là (mais n'a pas l'air présent). Quentin descend pour que j'effectue la manoeuvre tout terrain et lorsque j'arrive sur le chemin je me trouve face à une crevasse de au moins 2 mètres de large et 20m de profondeur! (En vrai ça faisait 30cm par 30cm mais la réalité est toujours tellement moins fun...). "Ca passe?" demande Quentin, "avec de l'élan..." réponds-je en reculant. Moteur à Fond, genoux fléchis, je passe au dessus du précipice dans un grand fracas. Quentin remonte et on repart de chemin en chemin, en visant les camions qui apparaissent au loin sporadiquement.
Au final, on retrouve une route bitumée que l'on suit pendant quelques kilomètres avant de s'arrêter à nouveau sur le bas coté dans la ville de Bakong. Celle ci n'est pas sur la carte mais on se trouve face à un commissariat... Je garde le scooter pendant que Quentin s'éloigne dans le jardin du bâtiment. Il trouve quelqu'un puis disparaît sur la Gauche et réapparaît après 5 minutes de derrière la maison à droite avec un autre homme. Celui ci, un cambogien en marcel sale, short, tong et scooter, nous montre une rue à 20m à droite. Sans un seul panneau, on aurait pu continuer encore longtemps!
Il nous a fallu encore 45 min de scooter sur un terrain plus ou moins instable pour trouver, Enfin, Kongpong Pluk.
On négocie notre ticket et nous voila embarqué dans une grande barque tunée avec un moteur de scooter sur une hélice de tracteur, accroché par un système de corde passant dans des tuyaux sur toute la longueur du bateau à un rotor fixé à un volant de voiture et des pédales de fabrication artisanale. Le "pilote" n'a pas plus de 15ans, l'eau est glauque.
On arrive vite dans un village flottant constitué de maisons sur pilotis à 10-20metres du sol. Les gens vivent là paisiblement, se baignent dans l'eau, prennent leur douche, sans être particulièrement gênés pas notre passage. Ca et là, un pécheur s'apprete à jeter un filet à l'eau pour nourrir sa famille.
A mi chemin, on s'arrête sur une plate-forme pour changer de bateau. Plus plat, plus petit, plus proche de l'eau, on s'assoit l'un derrière l'autre dirigés par une femme de 20-25ans, son enfant de 3ans entre les bras, occupée à lui apprendre à compter.
Au bout de quelques minutes, on se retrouve en pleine forêt, au milieu des arbres qui prennent vraisemblablement racines quelques mètres sous l'eau, dans un silence qui n'est brisé que par le discret bruit de l'eau sur notre embarcation et le chant de notre navigatrice pour bercer son enfant... et nous...

Ce moment de calme et de méditation est vite interrompu par la cage des crocodile qu'on croise avant de repartir sur notre bateau à moteur. La jeune fille a beau nous assurer qu'elle n'en a jamais vu dans ce marais en 18ans de vie, je sens dans ces yeux qu'elle nous cache des choses. D'autant plus que Quentin me parle de ce pécheur qu'il a vu en train d'installer un canard comme appât....

Le retour est plus rapide et on arrive à Siem Reap, déchirés mais content.
Le soir, après avoir déposé notre lessive au laundry d'à coté, nous sortons au centre ville pour goûter la spécialité nationale: l' Amok. Il s'agit d'un plat de poisson, un peu relevé, au curry vert avec une sauce à l'arrière goût de sauce soja et gingembre, cuit dans une feuille de bananier (mais peut être que je me plante complètement et c'est du poisson sauce tomate mais c'est ce que j'ai senti...). Après 1 ou 2 bières à refaire le monde, on s'endorre pour une nuit bien méritée. Demain, on s'en va.

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